L'Homme Préhistorique a commencé par utiliser l’énergie qu’il avait à sa disposition, sa propre énergie musculaire pour chasser, cueillir et fabriquer quelques outils.

Mais dès qu'il a su maîtriser le feu, il y a 500 000 ans, il a pu cuire ses aliments, se chauffer, fabriquer des outils, et s'éclairer en utilisant l'énergie solaire accumulée dans le bois.

Ce n'est que bien plus tard qu'on a commencé à maîtriser d'autres formes d'énergie : les Persans inventeront lemoulin à vent tandis que les Romains mettront au point le moulin à eau dont l'Aveyron regorge encore aujourd'hui. Progressivement, on utilise de nouvelles sources d'énergie comme l'huile pour les lampes et la cire des bougies (à partir de cire d’abeille).

Finalement nos ancêtres étaient les rois des énergies renouvelables et ont laissé de nombreux témoignages de leur ingéniosité, visibles au Musée des arts et métiers traditionnels du Rouergue, au Musée archéologique du Rouergue  ou encore au Musée Fenaille.

Jusqu’à la découverte des énergies fossiles qui a bouleversé les habitudes…

La révolution charbon

A partir du XIXème siècle, l'utilisation des combustibles fossiles et l’invention de la machine à vapeur vont permettre la révolution industrielle. L'énergie fossile remplace alors l'énergie des moulins et l'énergie produite par la combustion du bois.

Cette époque est marquée en Aveyron par le développement de Decazeville autour de deux activités : l'extraction du charbon et la sidérurgie. Le charbon, extrait sur place, est fondu dans les hauts fourneaux avec du minerai de fer, pour fabriquer de la fonte et du fer essentiellement sous forme de rails, car les voies ferrées se développent à toute vitesse comme en témoigne le viaduc du Viaur, dentelle de métal inaugurée en 1902. Le Musée de la mine Lucien Mazars  retrace cette époque.

La ruée vers l'or noir

A certains endroits sur la Terre, le pétrole suinte en surface, parfois on le trouve en creusant un puits mais toujours par hasard. C’est à partir du XIXème siècle que l’on va commencer à creuser sous les suintements naturels pour chercher des gisements plus importants. Les premiers barils de pétrole sont extraits, en Pennsylvanie, marquant le début d'une grande épopée énergétique.

Une nouvelle ère a commencé. Le pétrole devient une source d’énergie majeure, le principal producteur restant pendant longtemps, les Etats-Unis. Avec les deux guerres mondiales, le pétrole devient vite un enjeu stratégique entre les Etats.

La percée du gaz naturel

Le gaz naturel est connu depuis la Haute-Antiquité mais son état gazeux le rend difficile à transporter et à utiliser. Ce n’est donc qu’à partir du XVIIIème siècle qu’on va l’utiliser réellement. Grâce aux progrès technologiques, on a diversifié les usages du gaz, on sait mieux l’extraire, mieux le valoriser, mieux le transporter (les gigantesques méthaniers qui le transportent liquéfié en sont les témoins). Le gaz naturel présente un avantage certain : sa combustion dégage moins de dioxyde de carbone que les autres modes de production d’énergie à partir de sources fossiles comme le pétrole et le charbon.

Avec l'apparition de la dynamo en 1871, on va commencer à fabriquer de l'électricité qui sera utilisée dans des ampoules à partir de 1876. Avec la mise au point du système de couplage d'une dynamo à une turbine hydraulique (l’hydroélectricité), l'Aveyron voit l'électricité arriver dans ses villages. Les caves de Roquefort sont les premières à en bénéficier en 1902, pour installer des chambres frigorifiques destinées au fromage.

C'est la construction progressive de barrages sur la Sorgues puis sur la Truyère et le Tarn qui permettront l'essor de l'électricité dans tout le département. Localement, des petites centrales voient également le jour, comme celle de Saint-Sernin-sur-Rance, aujourd'hui désaffectée.

Mais l'eau n'est pas l'unique moyen de produire de l'électricité : à Boisse-Penchot, on se sert de la chaleur produite par la combustion du charbon exploité localement pour faire tourner une turbine et fabriquer de l'électricité. La centrale thermiquea fermé en 2000 et a été démantelée depuis car ses émissions de particules polluantes étaient telles, qu’elle ne pouvait pas se mettre en conformité avec la réglementation.

En 1956, presque 100 ans après la découverte de la radioactivité par Pierre et Marie Curie, la première centrale nucléaire française sera construite (aujourd’hui, la France en compte 19 avec 58 réacteurs).

Le Massif Central est riche en uranium naturel pourtant très rare sur la Terre, et l'Aveyron ne fait pas exception. Adolphe Boisse, célèbre géologue aveyronnais, découvrira la chalcolite (un minerai d’uranium) près d’Entraygues tandis qu’à Bertholène, 800 tonnes de minerai d'uranium ont été extraits de 1981 à 1994. Notre département a connu une dizaine d'autresexploitations d'uranium, principalement dans les années 50 et 60 ; toutes sont aujourd'hui fermées. Une commission locale d’information et de surveillance  veille sur l’impact qu’a pu avoir l’exploitation d’uranium à Bertholène : si le site est fermé, il a en effet laissé derrière lui près de 500 000 tonnes de résidus de traitement du minerai d'uranium faiblement radioactifs.

Le nucléaire est habituellement présenté comme la solution française de haute technologie pour résoudre la dépendance énergétique et permettre de répondre aux besoins croissants en énergie tout en ne contribuant pas au réchauffement climatique. Cependant il pose de nombreux problèmes liés au stockage des déchets radio-actifs, aux réserves d'uranium, à l'exploitation des mines et ne peut être l'unique solution à ce qui apparaît aujourd'hui comme une crise énergétique majeure.