La faune exotique envahissante peut être vectrice et réservoir de micro-organismes potentiellement pathogènes, sources d’allergies et de toxicités.
Certains mammifères exotiques envahissants peuvent être vecteurs de maladies (ex : Ragondin qui peut transmettre la leptospirose ou l’échinococcose).
En Aveyron, certaines espèces bénéficient d'actions engagées, avec une surveillance réglementaire et une surveillance écologique.
Moustique Tigre
Originaire d’Asie du Sud-Est et de l’Océan Indien, le Moustique tigre Aedes albopictus est implanté et actif dans le département de l’Aveyron depuis 2016. Ce moustique peut dans certaines conditions transmettre la Dengue, le Zika ou le Chikungunya. C’est exclusivement en piquant une personne préalablement contaminée et en phase de virémie que la femelle moustique tigre peut se charger de virus et contaminer à son tour une personne saine. Dans nos régions tempérées, les personnes porteuses de ces maladies vectorielles sont rares. Ce sont le plus souvent des personnes qui reviennent d’un pays tropical ou subtropical où ces maladies sont implantées. Le risque d’une épidémique en zone tempérée est donc faible mais pas nul !
Dès 2006, afin de prévenir et limiter la circulation de ces virus, le ministère de la santé a mis en place un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine. En Aveyron, ce dispositif est établi en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie et le Conseil départemental de l’Aveyron.
La surveillance des populations de moustiques dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s’implanter est assurée par le Conseil départemental de l’Aveyron, afin d’agir le plus précocement possible pour ralentir la progression de son implantation géographique. L’ARS Occitanie surveille les cas humains, pouvant si nécessaire, conduire à la mise en œuvre de mesures de démoustication tant pour les cas suspects que pour les cas déclarés.
En complément de cette surveillance, en tant que particulier, si vous pensez avoir observé un moustique tigre, vous pouvez le signaler sur le site de signalement de la présence de moustique tigre http://www.signalement-moustique.fr/
Face à ce risque sanitaire, la mobilisation de tous est essentielle et le CPIE du Rouergue est un relais d’information sur le moustique tigre.
Pour aider à prévenir les piqûres successives et le risque d’introduction de Dengue, de Zika ou de chikungunya, il est important de faire le tour de son habitation et de supprimer les eaux stagnantes. Très peu d’eau suffit pour permettre au moustique de faire son cycle de vie alors il faut être vigilant et vider 2 fois par semaine les coupelles sous les pots de fleurs, des jardinières, les pieds de parasol, les pluviomètres… Ranger à l’abri de la pluie les brouettes, arrosoirs, seaux… Couvrir de façon hermétique les cuves de récupération d’eau de pluie. Curer les chéneaux, les gouttières, les regards.
Ces gestes sont indispensables pour limiter la prolifération des moustiques et sont à faire de Mai à Novembre.
Chenilles processionnaires
- Depuis l’automne 2017, de spectaculaires dégâts dus à la
processionnaire du pin sont observés en Aveyron. Loin d'être exotique, elle n'en demeure pas moins envahissante et ce, à cause de conditions climatiques modifiées ces dernières années. La température moyenne minimale en hiver étant en augmentation (1°C en 20 ans), l’extension de l’insecte a été facilité par la présence des pins sur tout le territoire sud-aveyronnais notamment.
Ces chenilles sont les larves d'un papillon de nuit, le Thaumetopoea pityocampa, qui est une espèce surtout fréquente autour du bassin méditerranéen, et le long de la côte atlantique. Elle recherche prioritairement les pins et occasionnellement des cèdres et autres conifères. Cet insecte est connu pour le mode de déplacement de ses chenilles en file indienne. Elles se nourrissent des aiguilles de diverses espèces de pins mais aussi de cèdres, provoquant un affaiblissement important des arbres,variable selon l'essence et le type de peuplement.
Une défoliation même totale ne provoque pas la mortalité des arbres atteints. Elle entraîne une perte de production qui équivaut au plus (si la défoliation a été totale) à environ une année d'accroissement. Les arbres récupèrent en quelques années. Si leurs conditions de croissance sont satisfaisantes, ils sont parfaitement capables de supporter cette attaque. Les arbres affaiblis ou susceptibles de subir des défoliations répétées (cas des jeunes plantations) peuvent souffrir plus durablement de ces atteintes, et devenir moins résistants à des attaques d'ennemis de faiblesse tels que les scolytes ou le pissode. Les mortalités, exceptionnellement observées, se produisent à la suite de tels enchaînements.
Le principal problème que pose la chenille est la présence de poils urticants très légers et fragiles qui libèrent la thaumétopoéine, substance urticante et allergisante pour les animaux domestiques et les êtres humains.
Il n'existe pas actuellement de réglementation nationale de lutte obligatoire. Localement, la lutte contre l'insecte peut être imposée par arrêté préfectoral ou municipal.
C'est le cas sur le Parc naturel régional des Grands causses qui a mis en place une stratégie de lutte contre ces invasives avec des réunions publiques, des dépliants d'information, l'achat de nichoirs et de pièges à phéromones, la formation des agents des collectivités et des traitements expérimentaux.
Pyrale du buis
La Pyrale du Buis est arrivée accidentellement d’Asie en Europe dans les bagages de la mondialisation au début des années 2000. En France, elle apparaît en 2008 dans l’Est et au cours des 9 années suivantes, elle s’est propagée dans 70 départements, tout d’abord sur les buis ornementaux et de façon exponentielle en forêt depuis 2014. Le département de l’Aveyron a été colonisé en 2014. La pyrale a été signalée en forêt en 2016. Elle est susceptible d’atteindre toutes les zones plantées en buis.
Sa chenille occasionne d’importants dégâts dans les parcs et jardins et dans les milieux naturels et n’occasionne pas de dommage significatif sur d’autres essences que le buis.
Les conséquences de cette défoliation sont nombreuses : particulièrement présent en sous-étage forestier, le buis contribue à l’ambiance forestière (régulation de la température), à la tenue des sols et abrite une importante biodiversité.
Les chenilles ne sont pas urticantes, toutefois leur présence abondante constitue une gêne majeure à la fréquentation des massifs. Durant chaque essaimage, les vols de papillons constituent une véritable gêne pour les riverains et ponctuellement peuvent perturber les conditions du trafic routier en réduisant la visibilité.
- http://www.aveyron.gouv.fr/pyrale-du-buis-point-sur-la-situation-dans-le-a4755.html : article sur le site du préfet
- Avec la prise de conscience de ce phénomène, plusieurs mesures ont été engagées afin de répondre aux enjeux :
- Suivi des zones défoliées par la pyrale réalisé en continu par les correspondants-observateurs du Département de la Santé des Forêts afin de mieux cerner la dynamique des populations de cet insecte invasif dans le milieu naturel. Pour toute information, vous pouvez joindre à la DDT le correspondant DSF au 05.65.73.50.86. ou par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
- Programme « Save Buxus » 2014-2017 de mise au point et d’évaluation de solutions de bio contrôle, engagé par l’Inra d’Avignon et regroupant plusieurs partenaires techniques et scientifiques.
- Programme « Biopyr », initié depuis début 2017 entre l’Inra et la région Auvergne-Rhône-Alpes, afin de collecter et élever les insectes parasitoïdes et prédateurs déjà présents dans le milieu naturel dans le but de trouver et favoriser les plus efficaces.
- Étude sur les risques incendies dans les buxaies défoliées par la pyrale menée par l’ IRSTEA de Grenoble.
Frelon asiatique
Grand prédateur de l'abeille domestique, des guêpes et des mouches diverses, le Frelon à pattes jaunes, Vespa velutina, est apparu en 2004 dans le Lot-et-Garonne. Depuis, il n'a cessé de s'implanter sur le territoire national et bien sûr dans l'Aveyron.
Si vous trouvez un nid, adressez-vous à votre mairie qui sera mieux à même de vous réorienter vers l’organisme local de lutte. Merci de penser également à remplir le formulaire de signalement du Muséum National d'Histoire Naturelle pour la prise en compte de votre observation.
En Aveyron, l’association l’abeille de l’Aveyron, a mis en place une cellule frelon pour lutter contre le frelon asiatique et qui vous renseignera plus précisément à ce sujet.
Tél. 06 78 12 19 49/06 71 06 08 03 mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser./Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.