Certains animaux ou végétaux originaires d’autres continents et introduits, volontairement ou involontairement, par l’Homme en France métropolitaine et dans les Outre-mer peuvent présenter une réelle menace pour notre biodiversité avec :
- des impacts écologiques : réduction de la biodiversité via la compétition ou la prédation des espèces indigènes, altération du fonctionnement des écosystèmes, transmission de maladies, hybridation (croisement) avec les espèces locales, modification des milieux naturels, altération des services rendus par la nature, etc...;
- des impacts économiques (agriculture notamment) : réduction des services écosystémiques (conséquence directe des impacts écologiques), altération des systèmes de production, coût de la gestion de ces espèces et de la restauration des milieux ;
- des impacts sanitaires, pour les plantes, les animaux et l’Homme : vecteurs et réservoirs de micro-organismes potentiellement pathogènes, sources d’allergies et de toxicités.
Ces espèces sont qualifiées d’espèces exotiques envahissantes (EEE). Ce sont des oiseaux, des mammifères, des poissons, des amphibiens, des insectes, des crustacés, des plantes, etc. Tous les milieux (terrestres, aquatiques et marins) et tous les territoires (notamment les îles des Outre-mer) sont impactés par ces espèces exotiques envahissantes. Elles sont reconnues comme la troisième cause de l’érosion de la biodiversité mondiale. Selon l’UICN, elles constituent une menace pour près d’un tiers des espèces terrestres menacées et sont impliquées dans la moitié des extinctions connues.
La France n’échappe pas à ce phénomène et les exemples d’invasions sont nombreux : jussies, écrevisses américaines ou frelon asiatique en métropole ; fourmi électrique en Nouvelle-Calédonie, arbre miconia en Polynésie française, raisin marron à la Réunion, etc. Pour l’Europe continentale, par exemple, les coûts générés par la gestion et la réparation des dommages causés par les invasions biologiques ont été estimés à plus de 12,5 milliards d’euros par an.
En 2017, le ministère de l’environnement, de l’Energie et de la Mer a publié une stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes. Accompagnant la mise en œuvre du règlement européen et répondant aux besoins et enjeux nationaux, cette stratégie constitue un cadre national indispensable pour répondre aux défis de plus en plus pressants posés par les invasions biologiques.
Ces espèces, végétales ou animales, sont considérées comme ''invasives'' quand elles sont implantées, accidentellement ou volontairement, dans une région dont elles ne sont pas originaires et où elles se développent très rapidement.
Une nouvelle règlementation, traduction en droit français de la règlementation européenne, est entrée en vigueur en France en 2018 pour limiter les effets négatifs de ces espèces. Elle définit une première liste de 49 espèces dont 26 espèces animales et 23 espèces végétales.
=> Pour toutes les espèces identifiées par la règlementation, il est interdit de :
de les introduire en France ; de les détenir; de les utiliser ; de les échanger ; de les transporter vivantes ; de les commercialiser.
=>Vous êtes un particulier, une association, une collectivité…et vous détenez déjà une ou plusieurs de ces espèces (acquise(s) avant la date d’entrée en vigueur de la règlementation): vous devez prendre connaissance des textes législatifs et règlementaires en cours.
- Vous détenez une espèce végétale inscrite sur la liste ? vous êtes invités à la détruire en prenant soin d’éviter sa propagation.
- Vous détenez une espèce animale de compagnie inscrite sur la liste (hors crustacés et insectes) ? vous pouvez la conservez pour un usage récréatif et non lucratif jusqu’à sa mort;
- Vous détenez des crustacés ou insectes inscrits sur la liste ?
Il faut savoir que tout non-respect des dispositions portant sur les animaux ou végétaux figurant sur ces listes, et notamment leur libération dans la nature, peut donner lieu à une peine allant jusqu'à 2 ans d’emprisonnement et une amende allant jusqu’à 150 000 euros.
- vous devez la déclarer auprès de la préfecture du département du lieu de détention avant le 1et juillet 2019;
- vous devez le faire marquer ;
- vous devez vous assurer qu’elle ne pourra pas se reproduire ou s’échapper ;
- vous ne pouvez ni l’échanger, ni la commercialiser, ni acquérir de nouveaux individus ;
- si vous ne souhaitez plus la détenir, vous êtes invité à la faire euthanasier en prenant soi d’éviter toute douleur, détresse ou souffrance.
En Aveyron, les espèces exotiques envahissantes font désormais partie du paysage et au-delà des espèces réglementées, bon nombre d'espèces sont à surveiller et à signaler pour éviter leur prolifération et limiter leurs impacts sur notre environnement, certaines ayant un impact sanitaire fort. En savoir plus sur certaines plantes.